Assis sur un banc, les pieds dans ma tanière,

J’admire le ballet des nuages blancs.

Quelle force les pousse à changer ainsi de manière ?

Quel souffle les défait comme des noeuds coulants ?

Somptueuses colonnes au panache de vapeur,

Les voici qui se rapprochent pour nous faire peur.

Mais non, on joue ! On s’en va ! On te laisse à ton rêve,

On ne craint nulle attaque, on a sa propre sève.

Notre énergie est au-dedans, qui t’appelle et te convainc

De te lever, d’oser, de croire à notre cheminement,

D’écarter les pans qui voilent notre sein,

D’aller te blottir dans nos frémissements.

Toi, qui descends aux enfers puis qui montes aux cieux,

Tu me laisses sur mon banc, libre mais anxieux,

Tant mon désir est ardent que mon âme puisse s’envoler !

Impossible ! Tu es l’arbitre de mes baisers volés.

Tu me sauves, tu m’attends.

Patience et admiration en devinant tes yeux.