Plusieurs productions de ce fameux conte russe réalisé en français par Charles-Ferdinand Ramuz et mis en musique par Igor Strawinsky on jalonné mon parcours.

Cela commence avec un stage de chefs d’orchestre organisé par Jean-Marie Auberson dont je suivais et les répétitions et les conseils durant mes années d’étude. Une représentation complète eut lieu au Casino de Saxon, le 10 juin 1978.

Puis en mai 1996 une réalisation mise en espace pour le Salon du Livre à Genève, organisée par Francine Bouchet pour son stand La Joie de Lire, permit à l’orchestre de l’Opéra-Studio et au comédien metteur en scène Lionel Parlier de poursuivre une amicale collaboration initiée dans le nord de la France avec l’Enlèvement au Sérail.

En résidence sur la Commune de Vernier, je chargeai le même Lionel Parlier de faire une mise en scène itinérante pour retrouver les buts premiers de l’oeuvre. Un grand char de foin s’arrêta donc dans la salle des fêtes du Lignon en novembre 1997 pour une réalisation haute en couleurs, tracté par les musiciens eux-mêmes transformés en diablotins. Cette production ne put hélas pas effectuer sa tournée prévue en Suisse Romande.

Je décidai d’en refaire une version selon les indications données à l’origine, à Samoëns dans le cadre d’Europa Musa (juillet 2014). Mickaël Meynet en fut l’admirable conteur, Guy Lerminier le fantasque diable, tandis que le rôle titre était assuré par le magnifique comédien Laurent Boulat et la rôle de danseuse par la très poétique Charline Peugeot. C’est la version d’époque en trio avec percussion qui assura la partie musicale, partition rendue avec exactitude et finesse par Annabelle Trinité, piano, Catherine Plattner, violon, Patrick Montessuit, clarinette et Nicolas Curti, percussions. J’en fis une mise en scène qui déambulait dans des vitraux mobiles réalisés par Claude Herrmann et Gérard Horlaville, dans une installation scénique de Patrick Astorg et des éclairages subtils d’Ivanne Perot. Les costumes pleins de fantaisie étaient imaginés par Françoise Boitard. La régie plateau un peu complexe fut l’oeuvre très réussie de Chantal Souchard. Ce beau spectacle couronna mon long chemin lié au soldat russe.