Nous connaissons tous les Quatre Saisons d’Antonio Vivaldi. Nous savons moins que les mouvements de ces 4 concerti sont l’évocation musicale précise de textes poétiques créés pour eux. Ils sont attribués au compositeur lui-même.

Plusieurs sources nous rapportent les sonnets qui préparent l’auditeur à l’écoute des 4 Saisons.

Se référer pour cela à la préface de l’édition Dover, 1995, et à la bibliographie indiquée.

Voir également les sources dans les notes critiques en fin d’édition.

Vivaldi parle en ces termes des sonnets dans sa préface à l’opus 8, Il cimento dell’armonia e dell’ inventione, somme de 12 concerti écrits au début des années 1720 et dédicacés dans l’édition 1725 d’Amsterdam à Wenceslas, Comte Wenzel von Morzin, résident à Venise mais dépendant de la cour de Bohème, elle-même inféodée à l’Empereur d’Autriche Charles VI :

…. Je vous prie de ne pas vous émerveiller (de ma folie), mais (plutôt) de croire que j’ ai jugé (mes concerti) dignes d’être publiés parce que, en fait, ils sont plus substantiels (que ceux que vous connaissez), dans la mesure où ils sont accompagnés de leurs sonnets, lesquels contiennent une déclaration absolument claire de toutes les choses qui sont représentées dans ces œuvres. Cela leur donne, je crois, le statut de nouvelles œuvres …

Comme le fait remarquer Vivaldi lui-même, selon ses propos rapportés par Eleanor Selfridge-Field dans cette édition Dover, il s’agit des premières indications de musique descriptive qui feront le bonheur de l’Empfindsamkeit puis du romantisme. On peut en déduire qu’il a lui-même écrit ces sonnets, ne disposant pas d’autres indications à leur propos.

Le grand Vivaldi est un jalon à plus d’un titre dans l’histoire de la musique.

On remarque une fois de plus les liens politiques et artistiques importants entre Venise et Wien, où Vivaldi sera appelé à poursuivre son action et où il mourra.

On note aussi que les vers sont répartis au-dessus des portées sur toute la longueur des 4 concerti, augmentés de titres très explicites : il canto degl’ucelli, scorrono i fonti, etc. Ils nous rappellent les liens étroits de la musique baroque mais d’abord de la Renaissance avec les animaux et la nature.

Comme le fait remarquer le musicologue L-F. Tagliavini, le trille (trillo) est la transposition directe du chant du rossignol et des oiseaux apparentés, mentionnés par Vivaldi dans son premier sonnet sur l’été et bien sûr au début du printemps.

Voici en documents joints le texte original avec sa traduction en anglais, toujours selon l’édition Dover. Suit ma traduction libre en français.

JMC