Cet automne 2022 fait suite à une sécheresse persistante comme chacun le sait. La rivière Hermance fut à sec longtemps et on put observer divers phénomènes comme celui des sources intermédiaires : la rivière est à sec à cet endroit, mais l’eau revient plus loin. Les arbres se dessèchent par la couronne, la ravine des berges mises à nu prédit un automne difficile pour nos amis, et bien d’autres choses encore.

Mais voici l’eau qui revient, heureusement peu à peu par chez nous, puis des crues attendues, encore modestes jusqu’à présent, poursuivent leur travail de sape.Tout est redevenu vert, le colza pousse très haut ! avant l’hiver. Mais ce qui devait arriver arriva.

Une amie se promenant le long de la rivière eut récemment la peur de sa vie : un immense arbre l’avertit devant elle de sa chute par un long bruit assourdissant. Emportant avec ses racines la moitié du chemin à quelques mètres, d’un diamètre imposant, le colosse s’abattit sur l’autre rive, celle que j’avais patiemment nettoyée à cet endroit durant l’été. Dame ! elle est sauve.

Et me voici de nouveau à l’ouvrage dans mon nouveau travail de bûcheron, pour plusieurs semaines, selon le bon mot en titre d’un ami qui veut rester anonyme.

J’ajoute : Hêtre ou ne plus être, telle est la question, pour tout le monde. Et c’est trop tard pour les écureuils du coin de faire des provisions de noisettes. Nous serons mesurés à l’aulne de nos actions. Quelle beauté du geste quant à notre arbre solidaire ! pas comme chez les humains : il plante ses branches faîtières profondément dans le sol, juste à côté des taupes, pour assurer gratuitement le renouvellement de son espèce, brandit d’autres branches fièrement dans le ciel, peut-être pour narguer qui aurait l’audace d’aller les couper, pour dire au destin, c’est sûr : on ne m’aura pas si facilement.