Voici en fin de page la reconstitution d’un office canonial avant le concile de Trento, 1545-1563, convoqué par le Pape Paul III, pour répondre aux demandes principalement de Martin Luther et de Jean Calvin, dans le cadre de la Réforme protestante.

Les chanoines, les clercs et les moines chantent l’office tous les jours, en suivant le rit(e) soit romain soit monastique. Les rendez-vous à l’église conventuelle ou à l’abbatiale, dans les cathédrales ou encore dans les prieurés lorsqu’on est trop éloigné de l’église-mère, rythment la journée en grandes et petites Heures, depuis le soir précédant le jour concerné (veille ou vigile dans le paroissien romain) jusqu’à la fin de celui-ci.

Consulter le tableau ci-après :

A ces Heures s’ajoutent l’office principal de la journée, l’EUCHARISTIE, dont l’horaire est fixé librement par chaque Chapître de chanoines ou chaque Abbaye de moines et l’ANGELUS, qui se prie 3 fois par jour, matin, midi et soir.

Le JEU (ou drame) LITURGIQUE prend place avant le TE DEUM conclusif des VIGILES ou MATINES, donc après le 3è Nocturne, parfois avant le MAGNIFICAT des secondes VEPRES, cela pour certaines grandes fêtes de première classe, selon les coutumes locales.

Le rit(e) monastique parle de Vigiles, le rit(e) romain de Matines. Saint Benoît appelait les Matines Vigiles et les Laudes Matines, les Laudes étant pour lui constituées des seuls Psaumes 148-149-150.

Les Chapîtres de chanoines, dans les cathédrales, collégiales ou basiliques, suivent le rit(e) romain.

Les abbayes bénéficient d’un important recueil, l’Antiphonaire monastique, à la place du Paroissien romain.

Chaque ordre religieux a ses particularités. Voici les principaux dans l’ordre chronologique :

  • bénédictin, fondé par Saint Benoît de Norcia (480-547), suit le rite monastique
  • cistercien, réforme menée par Saint Robert de Molesme (1024-1110), suit le rite monastique
  • dominicain, fondé par Saint Dominique (1170-1221) suit le rite romain ainsi que le graduel cistercien
  • chartreux, fondé par Saint Bruno (1035-1101), ne chante que les grands offices
  • franciscain, fondé par Saint François d’Assise (1182-1226), suit le rite romain
  • jésuite, fondé par Saint Ignace de Loyola (1491-1556), suit le rite romain.

Cette étude a été réalisée pour l’édition en 1990-91 par l’Opéra-Studio de l’office chanté de Heinrich von Gundelfingen (1488) consacré à Bruder Klaus – Nicolas de Flue – écrit au couvent de Beromunster à la demande des chanoines de Luzern.

J’ai bénéficié pour cela des précieux conseils du bénédictin et ami François Huot, OSB.